vendredi 5 février 2010

Colloque "Benoît Verhaegen, l'homme et le savant" Programme des activités


Université de Kisangani

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Faculté de Sciences Sociales, Administratives et Politiques

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Centre de Recherches Politiques et Sociales d’Afrique Noire /CEREPSAN

E-mail : cerepsan@yahoo.fr ou cerepsan@gmail.com

Téléphones : +243818562230, +243812005218, +243998506935

B.P.2012 KISANGANI

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Colloque « Benoît Verhaegen, l’homme et le savant »

Date : 2-3 février 2010

Lieu : amphithéâtre de l’Université de Kisangani à Kisangani

Programme des activités

Mardi 2 février 2010

8h00 : Arrivée et enregistrement des participants et invités

8h30 : Mot du Directeur du CEREPSAN

8h50 : Mot du Doyen de la FSSAP

9h10 : Conférence académique du Recteur de l’UNIKIS

9h40 : Atelier 1 « Production des savoirs et transformation des pratiques sociales »

Chairman : Professeur Antoine Ngute

Discutant : Professeur Alphonse Maindo

-« Le caractère révolutionnaire des sciences sociales à l’épreuve des faits », par Professeur Dieudonné Iyeli

-« Histoire immédiate : théorie, pratique et actualité », Docteur Erik Kennes

-« La démystification au chevet de l’histoire immédiate », Professeur Frédéric Esiso

10h40 : Débats et échanges

11h40 : Atelier 2 « Repenser Benoît Verhaegen »

Chairman : Professeur Alphonse Maindo

Discutant : Professeur Dieudonné Iyeli

-« Les femmes de Kisangani dans l’œuvre de Benoît Verhaegen. Réflexions épistémologiques et méthodologiques », Chef de Travaux Camille Welepele

-« Comprendre la pauvreté à Kisangani. Possibilités d’usage de l’approche qualitative de Benoît Verhaegen », Docteur Victor Yaaya

12h20 : Débats et échanges

13h00 : Pause - déjeuner

14h00 : Atelier 3 « Faire la guerre : en quête des acteurs locaux »

Chairman : Professeur Antoine Ngute

Discutant : Chef de Travaux Fraternel Amuri

-« La guerre de six jours à Kisangani. Repenser la participation des acteurs locaux », Chef de Travaux John Nkoko

-« Milicien un jour, milicien toujours ? Comment on devient combattant mai mai à Bafwasende », Honorable Heri Baraka

14h40 : Débats et échanges

15h20 : Atelier 4 « Les combats des femmes pour la survie »

Chairman : Honorable Heri Baraka

Discutant : Chef de Travauc Edocin Ponea

-« Être femme et vivre avec le VIH/SIDA à Kisangani: les arts de faire quotidiens », Chef de Travaux Billy Kakelengwa

-« Survivre dans un contexte de guerre : la prostitution des femmes à Kisangani », Mademoiselle Esther Kisembo

-« Trajectoires croisées des femmes de Kisangani », Assistante Bibiche Salumu

16h20 : Débats et échanges

17h30 : Fin de la journée

Mercredi 3 février 2010

8h00 : Arrivée des participants

8h30 : Atelier 5 « Repenser l’espace public à Kisangani »

Chairman : Docteur Erik Kennes

Discutant : Docteur Victor Yaaya

-« Crises et mobilisations sociopolitiques : quand les jeunes investissent l’espace public », Professeur Maindo

-« Occupation et peuplement de la ville de Kisangani », Assistant Claude Mbay

-« Représentations et pratiques de relations de plaisanterie interethniques : ‘‘l’oncle mukusu’’ à Kisangani », Chef de Travaux Fraternel Amuri

9h10 : Débats et échanges

10h00 : Atelier 6 « Mobilisation des identités »

Chairman : Professeur Frédéric Esiso

Discutant : Professeur Antoine Ngute

-« Propos autour des ‘‘nouvelles identités’’ en RDC », Professeur Noël Obotela

Comprendre la compétition politique à Kisangani : l’historiographie de la ville et la place des identités dans les travaux de B. Verhaegen », Chef de Travaux Roger Ekongo

-« Militantisme associatif et engagement politique en Province Orientale », Docteur Jean-Pierre Lifoli

11h00 : Débats et échanges

12h00 : Fin des travaux et mot de clôture

Le comité d’organisation

Le CEREPSAN a rendu hommages à Benoît Verhaegen durant deux jours


Université de Kisangani

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Faculté de Sciences Sociales, Administratives et Politiques

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Centre de Recherches Politiques et Sociales d’Afrique Noire /CEREPSAN

E-mail : cerepsan@yahoo.fr ou cerepsan@gmail.com

Téléphones : +243818562230, +243812005218, +243998506935

B.P.2012 KISANGANI

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Colloque « Benoît Verhaegen, l’homme et le savant »

Date : 2-3 février 2010

Lieu : amphithéâtre de l’Université de Kisangani à Kisangani

Résumé des communications

Mardi 2 février 2010

Atelier 1 « Production des savoirs et transformation des pratiques sociales »

-« Le caractère révolutionnaire des sciences sociales à l’épreuve des faits », par le Professeur Dieudonné Iyeli

Les Sciences Sociales sont par essence des sciences révolutionnaires dans ce sens qu’elles ont la noble mission de changer le monde, de transformer positivement la société en y diffusant les idées nécessaires à l’ouverture de l’esprit et à l’épanouissement de l’être. Elles sont, dès par leur nature, appelée à éclairer la société, à mettre debout ceux qui sont assis, à dire tout haut certaines « vérités interdites » et à tirer les sonnettes d’alarme. C’est ce qui justifie le fait que si d’un côté elles sont aimées par les uns, de l’autre côté, elles sont terriblement combattues par les autres. Aujourd’hui le caractère révolutionnaire des Sciences Sociales est menacé par les préjugés, les idéologies, les intérêts égoïstes, le travail superficiel de certains chercheurs en Sciences Sociales. Ce qui jette parfois un discrédit à certaines de ses productions, donnant ainsi l’occasion à ses détracteurs de justifier leur méfiance à leurs égards.

-« Histoire immédiate : théorie, pratique et actualité », par le Docteur Erik Kennes

La communication essaie de traiter des questions suivantes : qu’est-ce que l'histoire immédiate ? Quel fut l'apport spécifique de Benoît Verhaegen ? Dans quelle mesure Benoît Verhaegen a-t-il appliqué sa méthode ? Quels enseignements tirer de cette méthode pour la situation actuelle de la recherche en Afrique Centrale ? En conclusion, le message de Benoît Verhaegen mérite d'être renouvelé et réactualisé pour construire une méthode-action qui reste d'une surprenante actualité.

-« La démystification au chevet de l’histoire immédiate », par le Professeur Frédéric Esiso

La méthode pensée par Benoît Verhaegen pour révolutionner les sciences sociales a permis beaucoup d’avancées en ce qui concerne la connaissance de la société, des acteurs de l’histoire à qui la parole est donnée. Cependant, cette méthode qualitative a montré ses limites et faiblesses. Ce papier revient sur tout cela en présentant une alternative innovante pour permet de dépasser ces limites et d’actualiser la méthode de Benoît Verhaegen.

Atelier 2 « Repenser Benoît Verhaegen »

-« Les femmes de Kisangani dans l’œuvre de Benoît Verhaegen. Réflexions épistémologiques et méthodologiques », par le Chef de Travaux Camille Welepele

Il s’agit ici d’analyser la place des femmes dans les écrits de Benoit VERHAEGEN. En effet, la lecture des œuvres de VERHAEGEN sur les femmes laisse entrevoir un fond commun : d’abord l’usage que l’auteur fait du matérialisme historique dans l’étude des femmes est patent. Ensuite, recours est fait aux sources orales (récit de vie, témoignages et proverbes oraux) pour la collecte de l’information. Ainsi, dans ce papier, notre propos consiste à scruter l’œuvre scientifique de VERHAEGEN en expliquant et en interrogeant les outils théoriques et les moyens mis en œuvre par ce dernier dans l’étude des femmes.

-« Comprendre la pauvreté à Kisangani. Possibilités d’usage de l’approche qualitative de Benoît Verhaegen », par le Docteur Victor Yaaya

La présente communication veut d’abord placer un mot sur le pourquoi et le comment de l’utilisation de l’approche qualitative dans les analyses de Benoît Verhaegen pour la connaissance des conditions de vie de la population de cette ville depuis les années 1974 jusqu’en 1990, ensuite discuter de son importance, surtout pour la recherche actuelle en science sociale dans une ville où la persistance des crises occasionne une dynamique sociale généralement régressive (à partir de nos propres recherches sur la pauvreté à Kisangani à la FSSAP/UNIKIS), et enfin susciter un débat avec d’autres chercheurs sur l’opportunité actuelle de cette question méthodologique. En somme, il s’agit d’explorer les conditions de compréhension de la pauvreté à Kisangani en recourant aux travaux de Verhaegen.

Atelier 3 « Faire la guerre : en quête des acteurs locaux »

-« La guerre de six jours à Kisangani. Repenser la participation des acteurs locaux », par le Chef de Travaux John Nkoko

La compréhension des affrontements ougando-rwandais dans la ville de Kisangani pose le problème de son appréhension théorique. Si la qualification de la guerre entre les armées étrangères dans un sol étranger soulève le problème de théorisation en relations internationales, nous pensons que le recours à l’Histoire immédiate nous parait assez indiquée pour comprendre le rôle joué par les Boyomais dans ces affrontements. La façon dont ces affrontements sont présentés dans certaines littératures laisse croire à une affaire vraiment étrangères et que les nationaux n’avaient aucune influence dans le déroulement des événements. Cet exposé entend mettre en évidence le rôle joué par les acteurs congolais locaux dans le déclenchement des hostilités. Il s’agit de répondre à la question de savoir si l’état dans lequel ils trouvaient pouvait être qualifié de crise. En outre, il faut répondre à la question de savoir s’ils avaient conscience des conséquences que pouvaient avoir leur engagement sur la vie de la ville de Kisangani, quelle était la nature de leur engagement.

-« Milicien un jour, milicien toujours ? Comment on devient combattant mai mai à Bafwasende », par l’Honorable Heri Baraka

L’avènement des Mai-Mai dans le Territoire de Bafwasende ne peut être compris sans comprendre l’instance économique, politique et culturelle comme toit principal du matérialisme historique qui a donné naissance à l’histoire immédiate. Ce papier s’articule autour des questions suivantes : Qui sont les principaux acteurs historiques du phénomène mai- mai dans le Territoire de Bafwasende ? Ces acteurs ont-ils réellement conscience de leur engagement politique ? Quelle serait la période de crise qui aurait suscité la prise de conscience et l’engagement politique de ces acteurs ? Pourquoi ce phénomène de mai-mai dans le Territoire de Bafwasende ? A travers des récits de vie et l’analyse croisée des trajectoires de quelques miliciens, cette communication entend contribuer à la compréhension des transformations sociopolitiques et économiques que la milicianisation a entraîné dans l’espace local de Bafwasende.

Atelier 4 « Les combats des femmes pour la survie »

-« Être femme et vivre avec le VIH/SIDA à Kisangani: les arts de faire quotidiens », par le Chef de Travaux Billy Kakelengwa

La crise socioéconomique que connaît la RDC depuis la décennie 70 semble avoir atteint son paroxysme avec les guerres successives ayant exacerbé la destruction des infrastructures et l’informalisation du travail. Toutes les catégories sociales sont concernées par ces problèmes. Les guerres ont également contribué à l’expansion du VIH/SIDA. Or, cette pandémie touche davantage les femmes que les hommes. Comment les femmes vivant avec le VIH/SIDA, victimes d’une double marginalisation (en tant que femme et personne vivant avec le VIH/SIDA), se battent pour leur survie ainsi que celle de leurs proches ? A quels obstacles font-elles face quotidiennement et quelles stratégies développent-elles pour leur autonomie, contre les adversités de la vie?

-« Survivre dans un contexte de guerre : la prostitution des femmes à Kisangani », par Mademoiselle Esther Kisembo, chercheure

A partir de l’année 1997, la ville de Kisangani a été déchirée par des rebellions qui ont exacerbé, avec l’intervention des troupes étrangères, la crise économique et empiré les conditions de vie de la population. Pour survivre, chacun doit faire preuve de beaucoup d’ingéniosité, notamment la réinvention des formes de prostitution. Les femmes libres et les jeunes filles ont trouvé un moyen de se ressourcer financièrement à travers ce phénomène, ce qui traduit la pauvreté existante. On assiste alors à une réinvention de la prostitution pour s’adapter au contexte de la guerre. La présence des troupes étrangères est mise à profit pour gagner de l’argent auprès des soldats étrangers, éventuellement nouer des alliances matrimoniales. Des femmes prostituées ont cherché des mécanismes d’adaptation à leur mode de vie. Il y a eu un déplacement de certains lieux de loisirs. Les femmes, au lieu de se diriger plus vers les boites de nuit comme auparavant, c’est plutôt vers les camps de contingents marocains, uruguayens…

-« Trajectoires croisées des femmes de Kisangani », par l’Assistante Bibiche Salumu

La ville de Kisangani connaît une urbanisation rapide due à la croissance accélérée de sa population. Parmi les éléments à la base de cette accélération, il faut noter l’exode des populations rurales vers la ville pour y chercher de l’emploi. La ville, symbole de la modernité, a ainsi transformé les rapports sociaux, notamment les relations entre genre. Des femmes ont investi l’espace, y jouant différents rôles, plus ou moins importants. A travers quelques récits de vie et trajectoires des femmes plus ou moins connues, ce papier montre comment des femmes se battent au quotidien pour survivre, entreprendre et contribuer aux frais de leur ménage, voire assumer des rôles accrus au niveau de la société. Certaines sont devenues incontournables. Il faut désormais compter avec elles.

Mercredi 3 février 2010

Atelier 5 « Repenser l’espace public à Kisangani »

-« Crises et mobilisations sociopolitiques : quand les jeunes investissent l’espace public », par le Professeur Maindo

La mobilisation des associations des jeunes en RDC est d’abord une prise de conscience des problèmes existentiels des jeunes dans les quartiers défavorisés. Des jeunes s’organisent pour faire face, suite aux déficiences de l’Etat, collectivement, de manière solidaire, aux difficultés de la vie comme la maladie, le deuil, l’insécurité, la délinquance etc. Cette mobilisation finit par devenir une remise en cause de l’ordre étatique, mais aussi un tremplin à la vie active, notamment politique. La grogne des jeunes, désoeuvrés ou scolarisés, est un cocktail détonnant au Congo. Les Bills des années 50 ne sont-ils pas la préfiguration voire les ancêtres des shégués, des kuluna et autres bandes des jeunes miliciens qui investissent les rues de grandes villes congolaises d’aujourd’hui. De même, les maï maï pourraient être considérés comme le pendant rural des Bills citadins. Tous ces jeunes ont en commun le mal-être social. Depuis l’indépendance, les jeunes universitaires ont pris le flambeau de la contestation de l’ordre politique. Le retour des jeunes des cités sur la scène publique signifie-t-il une revanche sur les jeunes universitaires, un refus de passer le flambeau ? L’intrusion des jeunes sur la scène politique sur le mode de la violence pourrait puiser aux origines de l’Etat au Congo où la violence est structurante de l’espace politique.

-« Occupation et peuplement de la ville de Kisangani », par l’Assistant Claude Mbay

L’histoire de la composition sociologique de la population de la ville de Kisangani, renseigne que celle-ci tire essentiellement sa souche de plusieurs origines. Composée d’une part des autochtones dont font partie les Kumu, les Genia … et des immigrés surtout arabisés venus lors de la traite négrière. Depuis longtemps la ville de Kisangani ressemble à un carrefour où plusieurs peuples venus de toute part s’installent profitant de son hospitalité légendaire. En effet, de nos jours il est pratiquement difficile de déceler les traits de l’identité et des caractéristiques spécifiques des peuples habitant la ville de Kisangani margés les efforts des certaines tribus à faire parler d’elles. L’illustration la plus éloquente qui démontre la symbiose culturelle, linguistique… de la ville de Kisangani, est l’emprise de la langue lingala sur le swahili pourtant la langue vernaculaire du milieu en titre indicatif et, il est à ces jours, difficile de trouver un quartier, un bloc ou une avenue totalement avec une composition sociologique homogène des populations composant l’entité. Des militaires étrangers, notamment ougandais et rwandais venus soutenir et/ou entretenir l’agression d’une part, et le personnel civil et militaire de la MONUC (Mission des Nations Unis au Congo) d’autre part, ont par ailleurs contribué dans la recomposition sociologique de la population de la ville de Kisangani. Ils ont fait des enfants avec des Congolais.

-« Représentations et pratiques de relations de plaisanterie interethniques : ‘‘l’oncle mukusu’’ à Kisangani », par le Chef de Travaux Fraternel Amuri

Ce papier se propose de lever un pan de voile sur les dimensions historique, anthropologique et sociologique de la pratique des relations de plaisanterie interethniques à Kisangani, en particulier celle autour de « l’oncle mukusu ». On assiste à l’assimilation de tout ressortissant du Maniema à « l’oncle mukusu ». Les enjeux structurant les représentations et les pratiques de l’oncle « mukusu » à Kisangani et les défis (contraintes) qui en découlent, permettent de saisir le processus de formation d’un modèle transculturel et transethnique en vue de favoriser l’intégration et la cohabitation pacifique des populations de la Province Orientale et du Maniema. La réinvention de cette tradition basée sur les relations de plaisanterie permet, sinon de cimenter les liens interethniques, du moins d’atténuer les animosités ou les tensions, toujours latentes, qui se manifestent entre ces communautés humaines. Pour avoir accompagné, même contre leur gré, les « envahisseurs dominateurs » Arabo-Swahili dans leur processus d’occupation de l’espace appelé Kisangani, les ressortissants du Maniema, désormais « Bakusu », demeureront ainsi mal perçus sous l’étiquette des « résidus dominateurs » des envahisseurs. Identifiables par leurs noms d’origine swahili en majorité et parés de tout le prestige de leurs anciens chefs arabes (guerriers, trafiquants/traitants, musulmans), les oncles « Bakusu » ont été comptés parmi l’élite professionnelle et sociale de l’époque coloniale aussi bien dans l’ancien Kivu qu’à Stanleyville (Kisangani). Ces atouts de domination ou de leadership et les sentiments de rejet qui en ont découlé pendant la période postcoloniale, avaient déjà été notés par Verhaegen malgré les configurations affichées aujourd’hui.

Atelier 6 « Mobilisation des identités »

-« Propos autour des ‘‘nouvelles identités’’ en RDC », par le Professeur Noël Obotela

Le concept d’identité devient de plus en plus à la mode. Il constitue actuellement « un slogan brandi comme un totem ou répété de manière compulsive comme une évidence paraissant avoir résolu ce qui précisément pose problème : son contenu, ses contours, sa possibilité même » (Laplantine). Inscrit dans une perspective de longue durée, il peut se comprendre comme « un processus permanent avec des phases de relative stabilité et des accélérations, des contestations, des redéfinitions »(Vanier). Son implication dans l’évolution des communautés suscite un intérêt scientifique qui pousse à en examiner certains aspects.

Les « Nouvelles Identités » sur lesquelles se base le présent propos se définissent à la suite de Dubar comme « des collectifs multiples, variables, éphémères auxquels les individus adhèrent pour des périodes limitées et qui leur fournissent des ressources d’identification qu’ils gèrent de manière diverse et provisoire ». En RDC, plusieurs espaces sont aujourd’hui gagnés par ces nouvelles pratiques ou manières d’être. Le but de cette présentation consiste, non seulement à identifier ces nouvelles appartenances et à déterminer les circonstances de leur émergence en mettant particulièrement l’accent sur l’approche méthodologique.

D’aucuns n’ignorent que la société congolaise est minée par une crise généralisée et multiforme dont les conséquences se font davantage sentir. La pauvreté et ses attributs viennent s’ajouter à la faillite de l’Etat. Un tel environnement entraîne le développement de nouvelles formes de « solidarité » au sein desquelles les individus ne se réfèrent plus aux liens classiques. Ils recourent plutôt à des pratiques ou aux communautés fondées sur des bases variées. Celles-ci se traduisent de plusieurs façons qui vont des passions idéologiques ou effectives jusqu’aux violences les plus incontrôlables.

Scruter ces « Nouvelles Identités » revient à s’interroger sur les phénomènes de court ou long terme, de constantes ou changements, de rupture ou continuité. Ces nouvelles formes de solidarité ne constituent-elles pas le prolongement d’un processus ancien agissant comme une lame de fond ? Ces multiples collectifs marquent-ils une rupture avec le passé ? Tout en admettant leur caractère « fluide », l’hypothèse qui sous-tend notre démarche repose sur l’existence d’une véritable mutation dans les pratiques ou manifestations ainsi considérées. Notre propos tournera autour des modalités relatives à la saisie des acteurs et desdits collectifs. Comment le chercheur peut-il appréhender ces diverses réalités ?

Comprendre la compétition politique à Kisangani : l’historiographie de la ville et la place des identités dans les travaux de B. Verhaegen », par le Chef de Travaux Roger Ekongo

Par rapport à l’histoire du Centre extra-coutumier de Stanleyville actuellement Kisangani, les écrits de B.VERHÆGHEN ont accordé une importance particulière à la question identitaire notamment à la connaissance de l’origine ethnique des différents acteurs politiques de l’époque, de façon à situer ou encore à mieux comprendre la nature du combat politique auxquels ils étaient engagés. C’est dans cette optique que B.VERHÆGHEN chercha avant tout à dépeindre les acteurs politiques en compétition dans le cadre de l’association des évolués de Stanleyville. A titre d’illustratif, l’explication des rivalités entre Louis Abangapokwa, le tout premier président de l’AES voire la suite des dirigeants de la dite association contre César Lengema, Chef du CEC de Stanleyville était à trouver non seulement du fait que ce dernier défendait les intérêts des colonisateurs, mais aussi du fait qu’il se développait déjà chez les évolués de l’époque, une prise de conscience des facteurs identitaires. De même, les rivalités internes souvent assez vives entre les évolués notamment entre Louis Abangapokwa et J. Alamazani, entre Antoine–marie Mobe et des personnalités influentes de l’AES comme Lopez, Kirongozi ou Bondekwe cachaient parfois les antagonismes entre les tribus et les provinces d’origine. Il y a lieu de noter que Lopez fut un mulâtre né à Buta d’une mère Mangbetu, Joseph Kirongozi fut un Mubali de Bafwasende et Bondekwe fut un Lokele. Cette communication consiste à relever et à analyser, à la suite des écrits de B. VERHAEGEN, les rivalités et les luttes d’influence basées sur les facteurs identitaires tels que les ethnies et les provinces qui régnaient entre les évolués de Stanleyville. Cette démarche peut nous aider à mieux comprendre les fondements des rivalités liées à la compétition pour l’exercice et la gestion de pouvoir à Kisangani.

-« Militantisme associatif et engagement politique en Province Orientale », par le Docteur Jean-Pierre Lifoli

En 1983, Benoît Verhaegen publie un article intitulé : « L’Association des évolués de Stanleyville et les débuts politiques de Patrice Lumumba (1944-1958) ». Dans cette publication, il montre comment les associations culturelles servent de tremplin à l’émergence des acteurs politiques. En prenant comme modèle l’Association des évolués de Stanleyville, sous la présidence de Patrice Lumumba de 1953 à 1956, Verhaegen met en exergue les facteurs qui ont caractérisé les associations culturelles congolaises sous la colonisation et les stratégies de leur utilisation à des fins personnelles par les membres des comités exécutifs. Parmi les caractéristiques des associations qu’il a étudiées au Congo, il cite le contrôle des associations par le pouvoir politique et leur politisation par les membres du comité exécutif. Très souvent, les chefs des associations profitent de leur statut et de la ruse pour tirer des bénéfices sur le plan politique. En arrachant le statut consultatif pour les populations qu’elles prétendent représenter, les dirigeants des associations volontaires passent pour des notables. Ils renforcent de ce fait la popularité auprès de leur base et influencent certains choix politiques en devenant des interlocuteurs privilégiés des gouvernants.

La pensée de Verhaegen suscite aujourd’hui un débat sur le rôle des associations culturelles dans l’émergence ou non des élites politiques congolaises. Notre réflexion se propose d’examiner si les associations les plus influentes aujourd’hui à Kisangani, jadis Stanleyville, servent de porte d’entrée en politique aux élites, à l’instar de l’Association des évolués de Stanleyville évoquée par Verhaegen. Pour ce faire, nous avons choisi d’analyser parmi tant d’autres, les associations regroupant les natifs de quatre districts qui composent la Province Orientale (Le Forum économique pour l’Ituri, le Club de la Tshopo, l’Association pour le Développement du Bas- Uélé, l’Amicale du Haut-Uele). A ces associations, nous ajoutons d’autres comme Visa Province Orientale et le Groupement des Personnalités de la Province Orientale qui s’apparentent aux regroupements des ‘‘évolués’’.

Professeur Alphonse MAINDO

lundi 21 décembre 2009

Etats-Unis d'Afrique

Structure, régime politique et frontières des Etats-Unis d’Afrique : une problématique de conciliation du fédéralisme (africain) aux exigences de souveraineté des Etats membres.

Par John NKOKO LIPAMBALA

Enseignant et chercheur à l’Université de Kisangani/ Kisangani. République démocratique du Congo. Tél : +243 998506935, +243 85 370 24 33 E-mail : jdlipambala@hotmail.com

Résumé

L’Afrique reste l’un des continents qui pose trop de problèmes au reste du monde. Son retard sur le plan de développement suscite beaucoup d’inquiétudes de la part de la communauté internationale. La prise de conscience de cet état de chose a déjà été faite dès les premiers jours des indépendances. C’est ainsi que plusieurs modèles de développement ont été conçus pour sortir le continent de cette situation. Toutefois, ces expériences n’ont pas donné des résultats escomptés pour plusieurs raisons dont la division qui a été à la cause de plusieurs conflits. Le caractère bipolaire du monde pendant la guerre froide a également joué un rôle négatif à la construction de l’Afrique.

Les intellectuels africains et les politiques ont, après avoir fait la lecture de leur passé, trouvé la nécessité de penser au décollage de l’Afrique dans un projet fédératif des tous les Etats du continent. Ce qui pourra donner à cette union la chance d’avoir droit au chapitre dans l’échiquier mondial.

Dans le stade actuel, la fédération de tous les Etats africains dans un ensemble plus dynamique est devenue un principe accepté par la majorité des Etats. Cependant, il se pose alors certains problèmes consistant à intégrer ces Etats qui trouveraient cette union comme un frein à l’exercice de leur souveraineté. Parce qu’en fait, le fédéralisme accepté comme mode de gestion de cette union suppose l’abandon d’une partie de souveraineté des Etats. Au cas contraire, c’est plutôt l’idée d’une confédération qui devrait guider les responsables africains. La confédération implique l’égalité des Etats qui gardent chacun sa souveraineté mais acceptent de coopérer dans certains domaines, ce qui ne peut pas favoriser l’unité africaine.

En adoptant pour les Etats-Unis d’Afrique, le mode de gestion fédérale se matérialise au moyen d’une structure étatique favorisant à la fois l’autonomie des États fédérés et une solidarité entre ceux-ci. On serait en présence d’un grand gouvernement avec les principes qui le régissent dont l’autonomie et la participation. La répartition des compétences donne lieu aux frontières entre l’Union (Etats-Unis d’Afrique) et les Etats membres.

Ainsi, cet exposé se veut une discussion de la structure et du régime politique des Etats-Unis d’Afrique posant ainsi les frontières entre le grand ensemble et les membres qui le composent. Il s’agit pour nous de discuter des institutions à mettre en place tout en permettant la participation et l’autonomie des Etats, en dépit du fait que cette autonomie ne sera plus totale. Elle devrait être fragmentée mais intégrée dans un système qui est les Etats-Unis d’Afrique.

Il est pour nous question de concilier les positions de « souverainistes » et de « fédéralistes » dans la formation des Etats-Unis d’Afrique. Telle sera l’hypothèse qui guidera notre communication.

Introduction

La création de l’Etat en Afrique est une œuvre qui parait être en dehors des aspirations africaines mais plutôt une conséquence de l’histoire. En effet, les espaces étatiques africains actuels sont le fruit du découpage du continent par l’Acte de berlin. Les grandes puissances européennes avaient consacré, dans un « acte général », deux principes essentiels de la colonisation. Le premier a proclamé la liberté de navigation sur le Niger et le Congo et la liberté de commerce dans le bassin du Congo ; le second, aux objectifs plus vastes, développa la théorie des zones d’influence : chacune des puissances contractantes pouvait revendiquer l’annexion de territoires occupés en reculant indéfiniment ses frontières jusqu’à ce qu’elles rencontrent une zone d’influence européenne voisine. Cette extension territoriale suppose une occupation effective et une notification immédiate des accords conclus avec les dirigeants autochtones aux autres puissances contractantes.

La configuration des Etats actuels est sortie de ces principes auxquels les indépendances se sont conformées pour la libération des activités politiques et l’octroi de la souveraineté. Ce partage du continent n’a donc pas tenue compte des ethnies et des particularités de chacun des territoires. Ce qui a guidé l’occupation, c’est plus le souci d’exploitation économique et les intérêts de grandes puissances. Ainsi, plusieurs interprétations de l’Etat en Afrique privilégiant l’une ou l’autre thèse sont légions. Il s’agit entre autre des thèses de l’Etat importé (Badie1992), de la panne de l’Etat (Salamé1996) et de greffe de l’Etat (Bayart1996) en Afrique. Toutes ces explications ont pour tronc commun la recherche des causes de tant de problèmes qui ne permettent pas le décollage du développement en Afrique.

Si ces tentatives d’explications sont d’ordre purement scientifique, il convient de souligner que plusieurs Etats africains avaient dans l’histoire tenté de mettre en place un certain nombre de modèles de développement dont le l’objectif fut de chercher le modèle qui conviendrait le mieux en Afrique. L’Afrique a une histoire politique qui n’est pas à confondre avec celle d’autres continents. L’organisation traditionnelle africaine s’est transformée au choc de la traite des noirs et de la colonisation. Ces deux faits historiques ne peuvent pas ne pas donner une explication à la naissance et au fonctionnement des Etats africains.

C’est ainsi qu’après plusieurs efforts de cohésions nationales, les leaders politiques et intellectuels africains ont vu la nécessité de penser à la cohésion continentale. Il s’agit de mettre en place les mécanismes d’unification du continent. Les regroupements sous-régionaux constituent les exemples de ce vouloir vivre collectif africain, bien que ces expériences n’ont pas toujours réussi partout à intégrer les nations obligées à se constituer par le sort de l’histoire. Les conflits armés entre les Etats et les rébellions continuent à mettre en doute toutes les initiatives de l’intégration africaine. Ainsi, le projet de l’intégration des Etats africains au sein des Etats-Unis d’Afrique est devenue une sauce qui,à notre avis,pourra apaiser la soif de l’unité africaine. Il ne s’agit pas d’un Etat uni, mais plutôt d’un projet fédératif des Etats déjà constituées au sein d’un grand ensemble en vue de constituer une force au niveau mondial compte tenu des enjeux actuels de la globalisation.

A ce niveau, il se pose donc le problème de concilier les différentes souverainetés dans une fédération. Les questions fondamentales qui se posent peuvent se résumer à celle des structures (organes), du fonctionnement de la fédération (régime politique) et de ses frontières. En d’autres termes, il est pour nous question de donner une réponse pouvant contribuer à alimenter les débats sur la forme que peut prendre cette organisation appelée à réunir les différents Etats souverains dans un ensemble plus complexe, sur le fonctionnement et les limites des Etats-Unis d’Afrique.

La théorie du fédéralisme par association nous permet de conduire notre discussion sur la constitution de cette union continentale. Cette idée avait déjà été proposée par Raymond Aron en la qualifiant de la fédération planétaire pour la recherche de la paix internationale. Avec la fédération planétaire, la communauté de culture est préservée, elle renonce seulement aux pouvoirs dont l’unité supérieure a besoin pour assurer la défense et le bien-être de tous (Aron1984 :738). Les pouvoirs auxquels les Etats doivent renoncer ne sont autre chose que la souveraineté. C’est cette expérience que veut vivre l’Afrique dans sa composition d’Etats indépendants et souverains pour devenir une fédération. Tel est l’effort intellectuel que nous consentons à travers les lignes qui suivent.

Pour y parvenir, nous avons jugé nécessaire de subdiviser notre propos en trois parties. La première essaie de préciser le contour du fédéralisme dont il est question dans cet ensemble continent et donne quelques explications sur la souveraineté. La deuxième est un essai de proposition de structures pouvant permettre aux Etats-Unis de fonctionner, elle est aussi une tentative d’explication du régime politique susceptible de contribuer à la consolidation de l’Union et la troisième discute des frontières de cet ensemble appelé à intégrer les différentes forces du continent africain.

Du fédéralisme et de la souveraineté

En se mettant d’accord sur le projet des Etats-Unis d’Afrique, nous pensons que les leaders politiques et les intellectuels africains ont cherché à privilégier trois options qui sont la constitution d’une force pour faire place à la compétition économique, promouvoir la solidarité entre les Etats membres fédérés et les valeurs de paix et de justice en vue d’atténuer ou d’éradiquer les conflits politiques interétatiques qui constituent un frein au développement des pays Africains.

Le fédéralisme permet la réalisation de ce projet de par sa définition. En effet, cette forme d’organisation permet à des collectivités politiques de s’unir, tout en conservant leur autonomie locale, sous l’autorité d’un pouvoir unique et souverain, établi constitutionnellement. Il s’agit ici du fédéralisme dans un Etat uni. La souveraineté appartient au seul Etat fédéral. C’est dans cette optique que Braud affirme que l’Etat fédéral instaure une fragmentation juridique de l’espace plus poussée, même si celui-ci demeure une unité politique sur l’arène internationale (Braud 2006 : 139). Il s’agit ici de la conception interne du fédéralisme au sein de l’Etat entendu comme une entreprise politique de caractère institutionnel dont la direction administrative revendique avec succès , dans l’application des règlements , le monopole de la contrainte physique légitime( Weber1995 :97). Dans cette logique, l’on ne parlera pas de souveraineté des Etats fédérés.

Dans la présente réflexion, nous avons retenu les principes du fédéralisme mais dans leur application du fédéralisme par association.. Il s’agit donc pour nous du regroupement d’États au sein d’une ligue ou d’une union. A ce stade, une confusion peut être possible entre la fédération et la confédération. Il est donc important de retenir que la confédération n’exige rien de la souveraineté des Etats membres. Les Etats confédérés se mettent d’accord pour coopérer sur un certain nombre de matières, chacun gardant sa souveraineté dans son ensemble. Le seul point qui les unit c’est celui pour lequel ils ont signé un traité de coopération. En dehors de cette matière, les Etats sont libres d’agir en toute liberté et en toute indépendance.

Dans la fédération par association, les Etats fédérés s’unissent pour tout ce qui concerne le fonctionnement d’un Etat moderne. Ils mettent ensemble leurs forces respectives pour constituer une force fédératrice. C’est donc une union des forces[1] pour créer une force des forces et non une force unie. Ce qui revient à dire que la force constituée dans la fédération internationale n’est pas la fusion des forces étatiques existantes mais leur somme intégrée. Le respect de chaque membre est fonction de son degré intégration et de son vouloir fédératif, gage de l’union et de la solidarité entre les membres.

Dans tous les cas, les principes sur lesquels se fonde le fédéralisme sont l’autonomie et la participation. Ces deux grands principes constituent la clé de fonctionnement du fédéralisme, peu importe le degré de son application, interne ou international.

L’autonomie dont jouissent les Etats fédérés se comprend par rapport aux institutions dont ils disposent pour leur fonctionnement tout en restant membre de la fédération. Il s’agit d’une vraie répartition constitutionnelle des compétences. Les Etats fédérés disposent des institutions qui leur permettent de bien intégrer l’Etat fédéré dans la fédération. Ce sont des institutions que nous pouvons appelées fédérées « fédéralisantes». Ces institutions doivent être tantôt des institutions choses comme la constitution tantôt des « institutions organes », tel est le cas du parlement et du gouvernement voire même des cours et tribunaux. La valeur des ces institutions ne se comprend que dans leur aptitude à contribuer à l’union de l’ensemble.

La participation implique l’appropriation de l’union par les Etats constitutifs. Elle postule de la mise en place des institutions où les différentes forces en présence se retrouvent et les décisions doivent être prises par un mécanisme de cohésion, ce qui pourra atténuer le risque séparatiste résultant des frustrations. Au niveau d’un Etat, on parle plus du caractère bicaméral du parlement.

De son côté, la souveraineté avec ses deux dimensions interne et externe. Sur le plan interne l’Etat constitue l’autorité suprême au- dessus de laquelle la présence de toute autre autorité est impensable, sinon ce serait l’absence de l’Etat. Toutes les autres institutions lui sont soumises par les lois qu’il édicte. Sur le plan externe, elle implique l’indépendance et l’égalité des tous les Etats dans l’ordre international. Le territoire de chaque Etat ne doit donc pas faire l’objet d’une ingérence extérieure, ce qui constitue une violation de souveraineté.

Cependant, dans les relations interétatiques, le respect des engagements internationaux ne constitue en rien une faiblesse des Etats mais au contraire, il est la confirmation de sa souveraineté par le fait la prise des engagements est un acte de souveraineté. Leur respect serait la traduction de ce qu’on a pris de façon souveraine. Le principe de « pacta sunt servanda » veut tout simplement pousser les Etats au respect des engagements qu’ils sont souverainement pris.

Il sied de noter que la configuration des échanges internationaux avec la globalisation invite à repenser autrement la souveraineté. Les Etats sont appelés coopérer dans plusieurs domaines qui souvent transforment les relations internationales. Les différents Etats souverains arrivent à aliéner une partie de leur souveraineté au profit de l’union constituée. La constitution des grands ensembles rend plus compétitifs les Etats dans la scène internationale. L’exemple de l’union européenne constitue un cas illustratif de l’intégration des souverainetés, tout en soulignant cela n’est qu’un processus qui poursuit son bon chemin.

Le monde actuel, avec l’évolution qui le caractérise, appelle à repenser l’adaptation de la souveraineté aux exigences de la compétition planétaire. David Acaud et Laurent Bouvet précise que plusieurs facteurs (la mondialisation, les processus d’intégration régionale, la multiplication des formes de contestation du pouvoir central, les terrorismes) ont concouru à mettre en cause la manière dont les compétences de l’Etat sont en mesure de s’exercer (Acaud et Bouvet 2004 :356).

L’Afrique se propose un modèle des Etats-Unis d’Afrique. Ce qui est une sorte de fédéralisme des Etats déjà constitués en entités souveraines. L’imagination d’une structure appropriée peut favoriser la réussite d’un tel projet fédérateur. Ce qui veut tout simplement dire qu’il n’y a pas d’institutions prêtes à porter pour le fédéralisme tant national qu’international. Nous voulons à présent soumettre à la discussion scientifique nos propositions de réflexion sur les Etat-unis d’Afrique.

Structure et régime politique des Etats-Unis d’Afrique : contribution africaine à la fédération des Etats africains.

La mise en place des Etats-Unis d’Afrique dans l’optique d’un fédéralisme conduit à la mise en place des organes susceptibles de favoriser l’autonomie des Etats membres tout en privilégiant leur participation.

Ainsi, dans le stade actuel, l’union africaine, qui a remplacé l’OUA depuis lors du sommet de Durban en juillet 2002, a mis en place des organes ci-après : la Conférence des chefs d’État et de gouvernement, qui doit se réunir au moins une fois par an ; le Conseil exécutif, qui succède à l’ancien Conseil des ministres de l’OUA et réunit les ministres des Affaires étrangères ; le Comité des représentants permanents, composé des ambassadeurs des États membres résidant à Addis-Abeba ; et la Commission, qui remplace l’ancien secrétariat général. Le projet de la mise en place d’autres institutions comme le Parlement panafricain, une Cour de justice, un Conseil économique, social et culturel et des institutions financières (Fonds monétaire africain, Banque centrale) mérite bien d’être soutenu en vue du bon fonctionnement de l’Union.

Cette structure est certes d’une importance capitale pour la matérialisation des projets de l’union africaine. Notre contribution à ce niveau consiste à voir si ces organes peuvent contribuer à la réussite des Etats-Unis d’Afrique qui, à notre avis, est plus qu’une simple union dont la forme serait semblable à une confédération. Les Etats-Unis d’Afrique est un véritable fédéralisme. C’est pourquoi nous pensons que ce qui doit être privilégié dans cette optique, c’est plus le souci de l’intégration politique qui doit pousser à la longue à l’intégration économique. L’on nous contredirait en disant que le cas européen est parti de l’intégration économique pour arriver à l’intégration politique qui est en cours. La réponse à cette critique pourrait être le contexte de la création des Etats en Afrique. D’ailleurs, ce qui a plus milité à la création de l’Etat-nation pour bon nombre des pays, c’est l’intégration politique qu’au sein d’un ensemble convenu pour devenir la nation. Le cas de

Les ambiguïtés des rapports entre les guerres civiles et le sous-développement en Afrique

Les ambiguïtés des rapports entre les guerres civiles et le sous-développement en Afrique

Par Guilain MATHE MAGHANIRYO

La présente réflexion part du débat suscité par une thèse soutenue par certains spécialistes des guerres civiles en Afrique. Thèse selon laquelle ce sont la pauvreté et le sous-développement qui sont à la base de ces affrontements. Aussi, jugeons-nous opportun de (res) susciter le débat autour de la relation dialectique entre la pauvreté (le sous-développement au sens large) et l’émergence des conflits armés (qui prennent la forme récurrente de guerre civile en Afrique) avec l’objectif d’ouvrir à de nouvelles pistes de réflexion sur la question.

En effet, dès le lendemain des indépendances, le continent africain s’est tristement illustré dans les explosions des conflits armés aux enjeux multiformes. Aussi vrai que le faisait remarquer Peter ANYANG’NYON’O en 1996, l’Afrique « se présente à la face du monde comme un vaste champ de bataille où s’affrontent pêle-mêle armées nationales, milices partisanes, populations civiles »[1]. Non sans des graves conséquences. A en croire Philippe HUGON, entre 1945 et 1995, plus d’un quart des conflits mondiaux ont été localisés en Afrique avec plus de 6 millions de morts sur des populations de 160 millions de personnes (Soudan, Ethiopie, Somalie, Mozambique, Angola, Ouganda, Rwanda, Burundi, Sierra Leone). Depuis 1990, 19 conflits majeurs ont été localisés dans 17 pays. La baisse des conflits majeurs en Afrique entre 1990 et 1997 a fait place à une reprise entre 1998 et 2000 (11 conflits par an)[2]. Le rôle de la pauvreté et du sous-développement caractérisant de nombreux Etats africains déchirés par ces conflits n’a jamais fait l’unanimité parmi les spécialistes des guerres civiles.

Peut-on soutenir la thèse selon laquelle ces paramètres (pauvreté et sous-développement) seraient fondamentalement à la base de ces affrontements ? C’est à cette préoccupation que s’efforce de répondre le présent exposé. Dans une approche dialectique[3], la présente réflexion se propose de relever et démêler les rapports de causalité réciproque (et apparemment contradictoires) entre la pauvreté et le déclenchement des conflits armés en se basant sur des exemples typiquement africains. De cette lutte des contraires se dégagera une synthèse qui mettra clairement en évidence notre point de vue sur la question.

La rareté des ressources : facteur déterminant dans le déclenchement des conflits en Afrique ?

Nombreux analystes de guerres civiles en Afrique soutiennent que l’émergence de ces conflits a pour cause, entre autres, la pauvreté et le sous-développement dans la région. Selon la Banque Mondiale, la pauvreté est un phénomène multidimensionnel qui traduit une situation dans laquelle les gens sont incapables d’assurer leurs besoins humains fondamentaux. Ainsi, les pauvres perdent le contrôle sur des ressources nécessaires pour s’assurer l’éducation et la santé de base et sont frappés de la malnutrition, le manque de logement, le faible accès à l’eau et à l’assainissement. Comme le fait remarquer la Banque Mondiale, les pauvres sont de ce fait vulnérables aux violences, à la criminalité, au manque de liberté politique et d’opinion[4]. Il y a peu, le rapport du PNUD indique qu’en début des années 2000, plus d’un milliard de personnes (soit une personne sur cinq) vivent dans une pauvreté abjecte (avec la parité du pouvoir d’achat inférieure à 1 dollar par jour)[5] ; et c’est l’Afrique (subsaharienne pour une grande partie) qui porte le fardeau d’avoir la plus grande proportion de personnes pauvres (47,67%)[6]. Selon la classification de la Banque Mondiale en 2002, des 63 pays à faible revenu, 38 sont situés en Afrique subsaharienne[7] et, paradoxalement, ces derniers sont dans la grande majorité associés à la trentaine des pays qui ont connu l’expérience des conflits intra-étatiques sur les 53 Etats africains. Cependant la place de la pauvreté dans le déclenchement et l’entretien de ces conflits mérite d’être bien disséquer.

L’accès aux ressources économiques ne constituent pas moins une motivation des antagonistes, en même temps qu’un enjeu de poids, dans le déclenchement et le déroulement des conflits en Afrique. Cette réalité est perceptible tant au niveau de la société étatique globale qu’au niveau des entités individuelles et collectives. Outre l’acquisition des données géostratégiques et les motivations liées au sentiment d’appartenance identitaire, les spécialistes de la géopolitique soulignent que l’une des chaînes causales de la conflictualité, quels que soient l’époque et le lieu, tient à la lutte pour les ressources : matières premières, minières, agricoles ou industrielles. Il s’agit de s’emparer de richesses, pour le profit d’un Etat, parce que celui-ci peut ainsi, en s’enrichissant, augmenter sa puissance[8]. Cette logique tout à fait justifiée pour les Etats dans une approche géopolitique stato-centrée, vaut aussi pour les groupes armés infra-étatiques autant qu’aux acteurs individuels car ils ont eux aussi besoin de ressources pour survivre ou accroître leur puissance. Appliquée à la réalité africaine, il est ordinaire de voir émerger les insurrections armées reprochant à leur détracteurs une appropriation des ressources par une élite aristocratique et une mauvaise redistribution du revenu national. Malheureusement dans de nombreux cas, une fois au pouvoir, ils ne reproduisent que les mêmes griefs reprochés aux prédécesseurs.

En fait, selon le Fonds des Nations Unies pour la Population, le taux moyen de fécondité pour l’Afrique en 2000 est d’environ 6%, avec la population la plus jeune du monde[9]. La plupart de ces jeunes sont au chômage et vivent dans des zones urbaines, avec des implications sociales et sécuritaires non négligeables. Or si les jeunes sont confrontés à l’esprit de pauvreté, ils sont plus favorables à rejoindre une insurrection armée qui leur offrirait ou promettrait les meilleures conditions d’existence. C’est dans ce cadre qu’il convient de comprendre le fait que la rébellion en Côte d’Ivoire a recruté la plupart des combattants parmi les jeunes désœuvrés vivant dans des quartiers populaires et d’autres milieux où règnent précarité, oisiveté et pauvreté. Cela est tout aussi vrai pour la rébellion Sierra Léonaise sur fond d’exploitation du diamant, la double révolte touareg au Mali et au Niger[10], la nébuleuse des milices à l’Est du Congo-Kinshasa avec la délicate problématique de la réinsertion des enfants-soldats[11].

Dans cette perspective, Jean-Marie BALANCIE et Arnaud de LA GRANGE décrivent l’Afrique subsaharienne comme un terreau propice à de nombreuses formes de violence politique. Pour ces auteurs en effet, les violences politiques en Afrique constituent une réplique à l’instabilité, à l’insécurité, au sous-développement, à la pauvreté, au déséquilibre socioéconomique : « pour qui dénonce la partialité de l’Etat, le dysfonctionnement du gouvernement ou l’inéquitable répartition des efforts de développement au profit de certains groupes ethniques ou de certains terroirs privilégiés, la pratique de la lutte armée apparaît dans l’Afrique des années 80-90, comme l’un des seuls modes de contestation vraiment efficaces »[12].

La frustration collective due à la disparité de la répartition des ressources économiques, accentuée par une inégale redistribution du revenu national ; là réside de toute évidence un ingrédient de taille dans le déclenchement de la conflictualité en Afrique. Cependant une relativisation de ce facteur mérite d’être minutieuse mise en évidence dès lors que les guerres civiles en Afrique sont loin d’être l’apanage du seul fait de la pauvreté du sous-développement.

Pauvreté et conflits en Afrique : la symétrie d’une causalité relative

Loin d’être une fatalité, les guerres civiles en Afrique se révèlent par ailleurs comme un arsenal d’acteurs et d’enjeux avec des conséquences fâcheuses sur le développement des pays en conflits. Les guerres civiles en Afrique révèlent en effet une complexité de facteurs de causalité, et la pauvreté qu’elles impliquent s’avère la résultante d’une série de facteurs à la fois endogènes et exogènes qui induisent le sous-développement comme conséquence majeure. Plusieurs facteurs plaident en faveur de cette réalité. Il est vrai, comme l’affirme Philippe HUGON, l’accaparement des richesses naturelles constitue à la fois le financement et l’enjeu des conflits : « on peut ainsi différencier les guerres liées au pétrole (Angola, Casamance, Congo, RCA, Soudan, Delta du Niger au Nigeria), au diamant (Angola, Guinée, Liberia, Nord de la Côte d’Ivoire, RDC, Sierra Leone), aux métaux précieux (or, coltan à Bunia en RDC), au contrôle de l’eau (riverains du Niger et fleuve Sénégal), aux narcodollars, au contrôle des ressources (coton au Nord de la Côte d’Ivoire, café et cacao au Sud), des ressources forestières et des terres (Burundi, Côte d’Ivoire, Darfour, Rwanda) »[13].

Force est de réaliser que la prétention de nombreux rebelles à assurer une meilleure redistribution des ressources nationales pour le bien-être de tous n’est qu’un simple prétexte qui voile en réalité la cupidité et d’autres agendas cachés des acteurs visibles et invisibles des guerres civiles. A ce titre, on réalise aisément que dans la plupart des rébellions, les mouvements rebelles n’ont pas d’agenda politique cohérent, mais sont plus intéressés par le pillage des ressources de l’Etat et de s’enrichir eux-mêmes ainsi que leurs disciples. C’est dans ce sens que David KEEN, sans méconnaître des facteurs d’ordre politique et sécuritaires dans leur déclenchement, soutient que les guerres civiles dans la plupart des pays en développement sont surtout une exploitation économique par les segments de l’élite dont l’aspiration a été contrecarrée par les élites concurrentes. A en croire l’auteur, les mouvements tels que National Patriotic Front of Liberia (NPFL), le Revolutionary United Front (RUF) de la Sierra Léone et le Mouvement Patriotique de la Côte d’Ivoire (MPCI) n’avaient pas de politiques claires à l’ordre du jour : leurs dirigeants sont plus des chefs d’entreprise que des dirigeants politiques[14].

Une telle reproduction des antivaleurs exacerbe plutôt le fossé de la pauvreté et du sous-développement. Il traduit la réalité des guerres menées au bénéfice des belligérants et leurs parrains étrangers, mais dont les paisibles populations paient par trop le lourd tribut. Cette logique démontre en toute évidence combien les guerres civiles constituent un facteur exacerbant la pauvreté et le sous-développement. Comme le fait remarquer Philippe HUGON, « les conflits réduisent la croissance économique et inversement de nombreux pays sortant des conflits connaissent une croissance rapide (Mozambique, Rwanda). Ces relations statistiques sont toutefois peu significatives en terme de sortie de trappes à sous-développement »[15]. C’est ainsi que l’Eglise Catholique n’a cessé de mettre en évidence la relation dialectique qui existe entre les conflits et la pauvreté, spécialement en Afrique. Se mettant à la suite de son prédécesseur PAUL VI pour qui « le développement est le nouveau nom de la paix », le pape JEAN-PAUL II soulignait déjà en 1993 les répercussions négatives que la situation de pauvreté finit par avoir sur la paix[16]. Vision corroborée par le Pape BENOIT XVI qui réaffirme avec force de taille que « combattre la pauvreté, c’est construire la paix »[17]. Aussi, à propos de la paix et du développement durable en Afrique, le porte-parole de l’Union Européenne à l’ONU affirmait avec justesse à New York, le 1er novembre 2000 : « le développement sans la paix n’est pas plus possible que la paix ne l’est sans le développement »[18].

Conclusion

A terme, il ressort de notre réflexion que la thèse qui situe la pauvreté et le sous développement à la base des guerres civiles en Afrique mérite d’être bien relativisée. La pauvreté et le sous-développement sont-ils des conditions suffisantes pour déclencher la guerre civile ? Pas si évident. Certes, la relation dialectique entre la pauvreté (et le sous-développement) et le déclenchement des guerres civiles est indéniable. Cependant, plutôt que d’être la cause exclusive et absolue des affrontements, la pauvreté se révèle à nos yeux comme un facteur aggravant des conflits armés en Afrique. Cela est d’autant plus vrai qu’il y a des Etats africains reconnus sous-développés depuis de longues années (tels le Benin, le Togo, la Tanzanie, le Botswana, la Zambie, la Namibie,…) mais qui n’ont jamais connu l’expérience lugubre des guerres civiles. De même, certains Etats assez avancés que d’autres (tel l’Algérie) n’ont pas été épargné par le fléau de la guerre. Il est cependant évident que la pauvreté soit une conséquence indéniable de la guerre. Toutefois, dans la mesure où la pauvreté constitue le ciment qui raidit la pente vers le déclenchement et la perpétuation des conflits armés, il va sans dire que l’on ne peut prétendre prévenir des conflits et construire une paix durable sans s’atteler à résoudre la question de la pauvreté et du sous-développement. En ceci, nous nous accordons avec Philippe HUGON pour qui « l’éducation des jeunes, la création et le passage d’économies de rente à des économies productives créant de la valeur ajoutée et des opportunités d’emploi sont des facteurs essentiels de réduction des risques de conflits »[19].

BIBLIOGRAPHIE

1. MATOKO, E., L’Afrique par les Africains. Utopie ou révolution ?, Paris, L’Harmattan, 1996

2. HUGON, P., Géopolitique de l’Afrique, Paris, Sedes, 2007

3. GRAWITZ, M., Méthodes des sciences sociales, 11e édition, Paris, Dalloz, 2001, pp. 441-443.

4. Mesurer la pauvreté”, in http://worldbank.org/poverty/mission/up2.htm

5. Choices”, in Development Magazine, Mars 2003

6. Rasheed DRAMAN (sous la préparation de), Pauvreté et conflits en Afrique : expliquer une relation complexe, Réunion du Groupe d’experts sur l’Afrique-Canada, Addis-Abeba, 19-23 mai 2003

7. Le Groupe Banque Mondiale: Données et statistiques

8. CHAUPRADE, A.et THUAL, F., Dictionnaire de géopolitique : Etats, concepts, auteurs, 2e édition, Paris, Ellipses, 1999

9. KOUASSI Yao, Le processus de formation des guerres civiles en Afrique, notes de cours, DESS Gestion des Conflits et paix, CERAP-Abidjan, 2009-2010.

10. MATHE M. Guilain, « Les pratiques magico-mythiques dans la célébrité des milices mayimayi au Kivu en RDC », in WARA Newsletter, Boston, Spring 2009

11. BALANCIE, J-M. et DE LA GRANGE, A., Mondes rebelles. Acteurs, conflits et violences, tome 1, Amérique-Afrique, Paris, Michalon, 1996

12. Message pour la journée mondiale pour la paix de 1993.

13. Combattre la pauvreté, construire la paix », Message pour la célébration de la journée Mondiale de la Paix, 1e janvier 2009.

14. BANAGOUN Zan, “Armées africaines et développement durable », in Géopolitique africaine : l’Union Africaine à la recherche de la paix, n°23, juillet-septembre 2006.

Guilain MATHE MAGHANIRYO est chercheur-politologue boursier de Scholar Rescue Fund’s Institute of International Education (SRF/IIE). Il se spécialise en Gestion des conflits et paix à l’Ecole de Sciences Morales et Politiques d’Afrique de l’Ouest (ESMPAO/ CERAP) à Abidjan (Côte d’Ivoire).



[1] MATOKO, E., L’Afrique par les Africains. Utopie ou révolution ?, Paris, L’Harmattan, 1996, p. 224.

[2] HUGON, P., Géopolitique de l’Afrique, Paris, Sedes, 2007, p.129.

[3] La dialectique procède par la confrontation de la thèse à l’antithèse pour dégager la synthèse et « elle part de la constatation très simple des contradictions qui nous entourent ». Cfr. GRAWITZ, M., Méthodes des sciences sociales, 11e édition, Paris, Dalloz, 2001, pp. 441-443.

[4] Voir “Mesurer la pauvreté”, in http://worldbank.org/poverty/mission/up2.htm

[5]Choices”, in Development Magazine, Mars 2003

[6] Lire à ce propos Rasheed DRAMAN (sous la préparation de), Pauvreté et conflits en Afrique : expliquer une relation complexe, Réunion du Groupe d’experts sur l’Afrique-Canada, Addis-Abeba, 19-23 mai 2003, pp. 3-4.

[7] Le Groupe Banque Mondiale: Données et statistiques

[8] CHAUPRADE, A.et THUAL, F., Dictionnaire de géopolitique : Etats, concepts, auteurs, 2e édition, Paris, Ellipses, 1999, p.487.

[9] « Fonds des Nations Unies pour la Population, 2000 », Cité par DRAMAN, R., op.cit, p.10

[10] Lire à ce propos KOUASSI Yao, Le processus de formation des guerres civiles en Afrique, notes de cours, DESS Gestion des Conflits et paix, CERAP-Abidjan, 2009-2010.

[11] Cfr. MATHE M. Guilain, « Les pratiques magico-mythiques dans la célébrité des milices mayimayi au Kivu en RDC », in WARA Newsletter, Boston, Spring 2009, p. 15

[12] BALANCIE, J-M. et DE LA GRANGE, A., Mondes rebelles. Acteurs, conflits et violences, tome 1, Amérique-Afrique, Paris, Michalon, 1996, pp. 187-190.

[13] HUGON, P., op.cit, p.133

[14] DRAMAN, R., op.cit, pp.10-11

[15] HUGON, P., op.cit., p.141

[16] Message pour la journée mondiale pour la paix de 1993.

[17] “Combattre la pauvreté, construire la paix », Message pour la célébration de la journée Mondiale de la Paix, 1e janvier 2009.

[18] BANAGOUN Zan, “Armées africaines et développement durable », in Géopolitique africaine : l’Union Africaine à la recherche de la paix, n°23, juillet-septembre 2006, p.78.

[19] HUGON, P., op.cit., p.147